Commentaire à la vidéo de l’institut des libertés : « Majid Oukacha, les 100 contradictions et erreurs scientifiques du Coran »

Bon­jour Mr. Gave, bon­jour Mr. Léonard (par­don­nez-moi, je ne con­nais pas votre nom de famille),

j’apprécie écouter vos émis­sions, surtout celles qui trait­ent d’économie, mais par­fois celles aus­si qui abor­dent des sujets plus soci­ologiques, si je puis dire. J’ai aimé les émis­sions que vous aviez faites avec votre fille, je pense, sur les prob­lèmes des garçons en vous référant, entre-autre, à Jor­dan Peter­son.

Je me l’explique mal, pour­tant je trou­ve que l’émission où vous aviez comme invité Majid Oukacha man­quait d’une objec­tiv­ité et d’un esprit de cri­tique qui me sem­ble ne jamais vous avoir fait défaut jusqu’à présent dans vos vidéos. Je l’ai trou­vée très « idéologique­ment » mar­quée, si vous me passez l’expression.

Je crois com­pren­dre que vous êtes chré­tien et pra­ti­quant, et je trou­ve cela très bien. Je vous souhaite beau­coup de bon­heur dans votre foi, et un plein épanouisse­ment. Puissiez-vous y puis­er tout ce qui vous per­me­t­tra de réus­sir au mieux cette vie et y trou­ver une guid­ance qui vous aide à nav­iguer en toute sécu­rité.

Pour ne pas en avoir fait mys­tère, nous savons d’où vous par­lez. Pour la suite du pro­pos, il me paraît impor­tant de me situer. Je suis né dans une famille chré­ti­enne en Bel­gique. Il y a plus de trente ans main­tenant, j’ai choisi de me con­ver­tir à l’Islam. Ma vie spir­ituelle pour­rait être qual­i­fiée comme étant plus « soufie » que « tra­di­tion­nelle ». Il est vrai que la reli­gion prend une grande place dans ma vie. Je pour­rais même dire que je tente de con­duire ma vie en con­science en me fon­dant sur les enseigne­ments et les recom­man­da­tions de Dieu. Para­doxale­ment, en devenant musul­man, j’ai eu le sen­ti­ment de retrou­ver « ma » reli­gion, celle dans laque­lle j’avais gran­di, avec ses respon­s­abil­ités. C’est juste que le sim­ple fait de pou­voir sup­pos­er que quelqu’un comme le Général Augus­to Pinochet pour­rait avoir le par­adis après les atroc­ités qui ont égrainé sa vie, au sim­ple pré­texte qu’il eut reçu l’extrême-onction avant de mourir, ne me per­me­t­tait pas d’entrevoir une invi­ta­tion à une vie digne et respon­s­able. De plus, cette invi­ta­tion à chang­er vient à un moment où l’Église est en pleine muta­tion. Ce qui m’avait été enseigné comme des péchés majeurs deve­nait des choses tout à fait accept­a­bles au nom de l’amour de Jésus-Christ qui devrait nous ani­mer. Là, je me suis demandé de quel droit un humain pou­vait chang­er la Loi de Dieu. Si on croit à un principe divin, alors la pra­tique religieuse ne peut s’apparenter à du shop­ping. Même si je ne parviens pas à m’expliquer cer­taines choses, qui suis-je pour chang­er les pre­scrip­tions don­nées par celui que je con­sid­ère, par foi, comme supérieur à moi, voire comme mon créa­teur ?

Ce qui me ras­sure, c’est que, même dans la reli­gion catholique, on sait que Jésus, lorsqu’il revien­dra, ne vien­dra plus pour enseign­er (la douceur de) la spir­i­tu­al­ité au Monde, mais qu’il descen­dra en guer­ri­er pour « juger les vivants et les morts ». Dans Islam, je retrou­ve les lois et com­man­de­ments ances­traux de la reli­gion catholique de mon enfance. J’ai le sen­ti­ment d’être à nou­veau aligné avec le pro­jet, les lois et les recom­man­da­tions divins. Je vous accorde que tout ceci est très per­son­nel.

Lorsque j’ai choisi de franchir le pas, mes proches insis­taient pour que j’aille con­sul­ter un prêtre afin qu’il me dise la vérité (sic) sur l’Islam. Je leur avais répon­du, assez juste­ment, il me sem­ble, que le jour où je souhait­erai me ren­seign­er sur la reli­gion catholique, j’irai voir un prêtre, un évêque ou un théolo­gien. (Durant mes études, je logeais au grand sémi­naire de Namur, donc j’ai eu tout le loisir d’échanger avec les sémi­nar­istes autour des ques­tions qui me tarau­daient.) Et que si je souhaite appren­dre quelque chose de l’Islam, je m’adresserai à un théolo­gien musul­man, un ’alim, comme on les appelle. Pourquoi dis-je cela ? Sim­ple­ment par ce que, dans votre émis­sion, nous avons bien eu l’avis d’une per­son­ne qui rejette l’Islam, ce qui est par­faite­ment son droit, et qui nous explique les raisons de son rejet. En même temps, il y a, dans son dis­cours assumé, beau­coup de con­fu­sion entre la reli­gion (l’Islam), les pra­ti­quants (les musul­mans, qui sont, comme tout humain, bien impar­faits) et les sociétés dites musul­manes (dis­ons, dans son cas, essen­tielle­ment les sociétés nord-africaines, sociétés sur lesquelles, au même titre que la France, cha­cun peut avoir un avis, l’idéal étant qu’il soit fondé).

En Occi­dent, une des choses qui nous hand­i­capent, c’est que nous avons ten­dance à regarder les autres civil­i­sa­tions avec un « anthro­po­mor­phisme » qui nous désert. Il nous faut recon­naître, je pense, que nous, Occi­den­taux, sommes très arro­gants. Nous croyons notre pen­sée supérieure, au point que nous en sommes venus à vouloir l’imposer à toute l’humanité par le biais d’une dom­i­na­tion colo­niale, mil­i­taire ou économique. Jamais, col­lec­tive­ment, nous ne nous sommes intéressés sincère­ment aux autres, à leurs cul­tures, à leurs valeurs, à leurs modes de fonc­tion­nement… À titre d’exemple, c’est une chose que de dire qu’on pour­rait ne pas aimer vivre à la chi­noise (ce qui est par­faite­ment notre droit) et une autre que de vouloir que les Chi­nois ne puis­sent plus vivre à la chi­noise au pré­texte que cela heurte nos valeurs, notre sen­si­bil­ité ou notre vision du monde. Certes, il y a eu des excep­tions, comme le Général Lyau­tay à son époque. En même temps, de quel droit nous drape­ri­ons-nous dans les mérites de ce bon Général alors qu’il a dû se bat­tre con­tre ses pro­pres conci­toyens, ses pro­pres « core­li­gion­naires » si je puis dire, pour admin­istr­er le Maroc tout préser­vant ses struc­tures tra­di­tion­nelles et ses tra­di­tions ?

Une autre chose, c’est aus­si notre propen­sion à vouloir ne voir les choses que selon notre prisme. S’il est com­préhen­si­ble, voire légitime, de voir les choses selon le prisme qui est le nôtre, cela l’est moins lorsque nous voulons impos­er notre vision aux autres, par­fois sans autre forme de procès. À ce titre, la reli­gion musul­mane a bien le droit de s’organiser comme elle l’entend. D’ailleurs, elle n’a pas atten­du notre per­mis­sion pour le faire. Notre prob­lème civil­i­sa­tion­nel, c’est que nous sem­blons con­fon­dre reli­gion et civil­i­sa­tion. Les civil­i­sa­tions sont, selon moi, en général lim­itées ter­ri­to­ri­ale­ment, tan­dis que les reli­gions ont quelque chose d’universel, en ce sens que n’importe qui dans le monde peut choisir ou se sen­tir touché par une reli­gion plutôt qu’une autre. C’est ain­si qu’on peut avoir des gens qui se sen­tent chré­tiens au Maroc et des gens qui s’identifient comme musul­mans en France.

À ce titre, est-il sage de com­bat­tre les fonde­ments de la foi d’une per­son­ne ou d’une pop­u­la­tion ? Et en admet­tant même que nous y arrive­ri­ons, quelles en seraient les con­séquences ? Que serait un monde dans lequel tous les hommes auraient per­du la capac­ité à avoir une reli­gion pour l’aider dans les épreuves et dans la for­mu­la­tion de ses choix ? Que serait un monde en manque de repère ? Si on y regarde de plus près, il y a infin­i­ment plus de choses qui nous rap­prochent, chré­tiens et musul­mans, que de choses qui nous sépar­ent. Théologique­ment, il est prob­a­ble que la plus grande dif­férence est à trou­ver dans le statut de Jésus : les chré­tiens le con­sid­èrent comme le fils de Dieu faisant par­tie d’une Sainte Trinité, alors que les musul­mans l’honorent comme un grand prophète et mes­sager. D’ailleurs, dans le Coran, il est plus de ques­tion de Jésus (dit fils de Marie — oui, il est recon­nu la nais­sance mirac­uleuse de Jésus) et de Moïse que de Mohammed. D’ailleurs, à cer­tains égards, nous pour­rions dire que ce dernier est le grand absent du Coran. Si je « com­bat­tais » les chré­tiens sur le front de la divinité de Jésus, il est cer­tain que je toucherais à l’un des fonde­ments les plus essen­tiels de leur foi et de leur reli­gion. Je toucherais là à un « incon­testable », à quelque chose qui ne peut être remis en ques­tion. Il en va de même lorsque le musul­man s’entend nier le fait que le Coran soit la parole de Dieu. C’est l’un de ses piliers de sa foi. La foi musul­mane veut que le musul­man croie en Dieu (certes l’Unique), en tous Ses Prophètes (et donc Abra­ham, Moïse, David, Jésus, pour n’en citer que quelques-uns dans les cent quar­ante-qua­tre mille prophètes recon­nus par le Coran), en tous Ses Mes­sagers, en tous Ses anges, en tous Ses saints et en tous Ses Livres (nous recon­nais­sons donc, à min­i­ma, la Tho­ra, les Psaumes, l’Évangile, bref tous les livres que Dieu a ordon­né à ses Mes­sagers de propager).

Alors pourquoi ces ten­sions ? Peut-être que l’humain a besoin de se sen­tir ras­suré quant à ses mérites qui lui ouvriront les portes du Par­adis, quel qu’en soit l’image ou la notion qu’il en ait. Et pour cela, il aimerait se forg­er la cer­ti­tude de bien faire. Or, lorsqu’il con­state des dif­férences comme celle que nous venons de soulign­er, cela ne peut qu’alimenter le doute en lui. Et ce doute est très incon­fort­able à vivre. Mal­heureuse­ment, c’est un peu comme l’autruche qui se met­trait la tête dans le sable : la néga­tion de la réal­ité objec­tive, au béné­fice du « fan­tasme de la réal­ité » que je peux nour­rir, ne va faire dis­paraître cette pre­mière.

À l’analyse, j’ai ten­dance à penser que les peu­ples et les pop­u­la­tions sont pris en otage aujourd’hui, et qu’il ne déplairait pas à cer­tains de les voir s’entre-déchirer. Pour y par­venir, il leur faut créer au moins deux com­mu­nautés facile­ment iden­ti­fi­ables et les mon­ter l’une con­tre l’autre en atti­sant un sen­ti­ment de peur menant à la haine de l’autre. Tout l’inverse du mes­sage sup­posé du Christ et de Mohammed. À par­tir de là, vous comme moi, nous avons le choix. Nous y revien­drons plus loin.

Votre invité sem­ble s’échiner à présen­ter l’Islam comme poten­tielle­ment vio­lent. Il serait vain, en effet, de nier qu’il y a des ver­sets pre­scrivant le com­bat. En même temps, la lec­ture et l’interprétation du Coran est toute une sci­ence. Pour être légitime, le com­bat repose sur des con­di­tions très strictes et lim­i­ta­tives. Le com­bat con­tre une autre armée est appelé le jihad, c’est vrai. C’est ce qu’on appelle en Islam le « petit jihad ». Et les règles pour déclar­er un « petit jihad » sont très strictes. À l’inverse, nous sommes surtout enjoints à pra­ti­quer le « grand jihad » toute notre vie, à savoir le com­bat con­tre nous-même, con­tre nos mau­vais com­porte­ments, nos mau­vais­es atti­tudes, en œuvrant à devenir une meilleure per­son­ne. En par­lant de vio­lence sup­posée du Coran, les peu­ples occi­den­taux, dont la cul­ture actuelle a pour socle his­torique la chré­tien­té, ont-ils jamais lu la Bible ? Là aus­si, il y a des pas­sages d’une extrême cru­auté. Des Hol­landais avaient filmé sur YouTube une expéri­ence sociale qu’ils avaient réal­isée sur la pop­u­la­tion en leur lisant des pas­sages que les gens croy­aient être issus du Coran. Quelle n’était pas leur stupé­fac­tion en apprenant qu’il s’agissait là d’extraits de la Bible ! Je crois me rap­pel­er que l’expérience a été réitérée par le « Petit Jour­nal ».

Si on veut aller sur le front de la vio­lence, alors com­mençons par le ver­set dans lequel Dieu nous con­damne à ce monde en dis­ant en sub­stance : « Descen­dez et soyez enne­mis les uns des autres. » Cer­tains ver­ront prob­a­ble­ment dans ce ver­set une fatal­ité qui jus­ti­fie la vio­lence. D’autres choisiront peut-être de com­pren­dre que, si c’est bien l’état ini­tial auquel Dieu nous con­damne, c’est pour que nous fas­sions l’effort de le tran­scen­der en dévelop­pant l’amour et la fra­ter­nité, toutes dif­férences con­fon­dues.

À l’inverse de la pra­tique habituelle de la reli­gion catholique où les con­nais­sances qu’en ont les ouailles relèvent fon­da­men­tale­ment de ce qui leur est dit à la messe, beau­coup de musul­mans ont une bonne con­nais­sance du Coran. Non pas que les con­nais­sances des chré­tiens soient fauss­es. Sim­ple­ment, la plu­part des chré­tiens ne sont exposés qu’à des « morceaux choi­sis » de la Bible. Peu de Chré­tiens sem­blent savoir que la liturgie est réglée depuis longtemps sur un cycle de trois ans. Chaque dimanche a sa lec­ture d’un pas­sage ou deux pas­sages (mon sou­venir ici est impré­cis quant au nom­bre) spé­ci­fiques de l’ancien tes­ta­ment suiv­ie de sa lec­ture d’un pas­sage spé­ci­fique du nou­veau tes­ta­ment. Dans mon sou­venir, jamais, durant l’office, il n’est dis­cuté des inco­hérences poten­tielles entre les réc­its rap­portés par les dif­férents évangélistes1On ne par­le jamais non plus de façon dont la Bible canon­ique a été assem­blée ni du pourquoi des écrits inter-tes­ta­men­taires ou des écrits dits apoc­ryphes, comme les évangiles dits de Marie-Madeleine, Judas, Barn­abé, pour ne citer peut-être que les plus con­nus, mais aus­si dif­férents Actes, Let­tres, Épîtres ou Apoc­a­lypses…. La pre­mière année, on lit l’évangile selon Saint-Matthieu, la deux­ième celui selon Saint-Marc et la troisième celui selon Saint-Luc. Saint-Jean n’intervient qu’à cer­taines occa­sions, sou­vent de grandes fêtes chré­ti­ennes. Pourquoi cette organ­i­sa­tion liturgique ? C’est ce que je me demandais lorsque j’étais enfant de chœur. Je pense avoir vite com­pris, car, lorsque je met­tais un homme d’Église devant ce qui m’apparaissait être une con­tra­dic­tion, face à mon insis­tance toute juvénile, très vite la con­ver­sa­tion se con­clu­ait par un : « c’est le mys­tère de la foi, mon fils ! ». Com­bi­en de chré­tiens pra­ti­quants, voire fer­vents, lisent-ils in exten­so la Bible ? Beau­coup de musul­mans lisent le Coran de la pre­mière à la dernière let­tre régulière­ment. Toutes les prières sont com­posées d’extraits du Coran. Ces extraits ne sont pas pre­scrits. Chaque imam2Celui qui con­duit la prière. En Islam, il ne s’agit pas d’un « ecclési­as­tique ». Ce peut être le plus éru­dit de l’assistance présente. Il n’y a pas de « clergé » en Islam, même s’il faut recon­naître que des pays musul­mans ont ten­dance aujourd’hui à organ­is­er le culte et à for­mer cor­recte­ment des imams qu’ils payent. choisi sur le moment le pas­sage qu’il a envie ou qu’il se sent inspiré de réciter. Durant le mois de Ramadan, tout le Coran est réc­ité in exten­so au cours de prières suréroga­toires très pop­u­laires qui pren­nent place après la prière de la nuit. Cer­tains font même volon­taire­ment cette lec­ture com­plète du Coran chaque mois, voire plusieurs fois par mois. De très nom­breux musul­mans con­nais­sent et sont capa­bles de réciter le Coran par cœur. Ce qui ne veut pas néces­saire­ment dire, je vous l’accorde, que tout le monde l’ai com­pris cor­recte­ment. Ce qui sem­ble man­quer à beau­coup nos conci­toyens occi­den­taux, c’est un arse­nal intel­lectuel religieux qui leur per­me­t­trait de par­ler avec les musul­mans. Idéale­ment, par­ler pour se décou­vrir, pour se rap­procher, et non pour ten­ter de con­va­in­cre que sa reli­gion est mieux que celle de l’autre. Si cha­cun se sent bien dans sa reli­gion et que cela l’aide à accom­plir l’œuvre que tout humain a à accom­plir dans cette incar­na­tion, je n’ai rien à redire. Par con­tre, si c’est pour s’entre-déchirer ou vouloir s’imposer à l’autre… Ne serait-ce pas là la preuve de ses incer­ti­tudes et de son incon­fort dans sa reli­gion ?

Vouloir com­par­er cer­tains aspects de l’Islam et de la reli­gion catholique, comme l’approche ou la sen­si­bil­ité économique, c’est pour moi un peu comme vouloir com­par­er un mulot à un pin­son. La ressem­blance se lim­ite pra­tique­ment juste au fait qu’ils peu­vent tous les deux être défi­nis comme étant des ani­maux. Je pense que l’approche économique musul­mane dif­fère de l’approche économique chré­ti­enne, déjà par le fait qu’elle sert, ne fut-ce qu’historiquement, des enjeux socié­taux dif­férents, dans des sociétés humaines aux règles et aux cou­tumes his­toriques dif­férentes. D’ailleurs, je ne suis pas cer­tain que, en remon­tant de quelques siè­cles, nous ne retrou­vions pas les mêmes préoc­cu­pa­tions et recom­man­da­tions dans le monde chré­tien tra­di­tion­nel.

Pour en revenir à votre invité, j’ai trou­vé que ses pro­pos frô­lent l’escroquerie intel­lectuelle. Sérieuse­ment ? En qua­torze siè­cles et demi, les musul­mans ne se sont pas ren­du compte qu’il y avait, dans le Coran, des pas­sages qui sus­ci­tent l’étonnement ? Depuis le moment de la révéla­tion, il y a en Islam ce qu’on appelle « l’ijtihad ». C’est un effort de réflex­ion, prin­ci­pale­ment entre­pris aujourd’hui par les oulé­mas3Théolo­giens musul­mans. Au sin­guli­er : « ‘alim ».. Déjà au temps de la révéla­tion, les pre­miers com­pagnons du Prophète accom­plis­saient cet effort pour com­pren­dre et inter­préter ce qui, une fois rassem­blé, devien­dra le Coran4« Coran » sig­nifi­ant le « Rap­pel » en arabe. Alors, oui, ces appar­entes con­tra­dic­tions sont bien con­nues du monde musul­man. Mr. Oukacha a bien le droit de les relever. Il a le droit aus­si d’en rester là et de ne faire aucun effort pour com­pren­dre. Il a le droit de n’entreprendre aucune recherche dans tout le savoir qu’a dévelop­pé le monde musul­man sur ses pro­pres textes. Et si c’est vis­céral, il a même le droit de ne pas faire con­fi­ance aux savants musul­mans. Cela ne me paraît pas intel­li­gent, mais il a le droit de se com­porter en par­fait idiot, selon moi. Mr. Oukacha a même le droit, très humain, d’avoir un avis, même s’il me paraît peu avisé, voire de partager cet avis. Qui pour­rait l’en empêch­er ? Pour autant, cela ne vaut pas vérité.

En même temps, laiss­er sous-enten­dre qu’il vit sous la men­ace au pré­texte qu’il exprimerait cet avis, c’est prob­a­ble­ment se don­ner beau­coup d’importance et ali­menter un peu plus la peur et la divi­sion. Pire, c’est peut-être aus­si sug­gér­er des com­porte­ments que cer­taines per­son­nes, plus faibles ou plus frag­iles, pour­raient être ten­tées de dévelop­per. Nous sommes en pleine « prophétie auto-réal­isatrice ». Finale­ment, si je suis déjà con­damné dans le regard de l’autre comme vio­lent, qu’ai-je à per­dre encore en pas­sant à l’acte ? N’est-ce pas man­quer de psy­cholo­gie élé­men­taire que d’agir ain­si ? À cer­tains égards, et ce pour­rait être vu comme très humain, Mr. Oukacha me sem­ble se laiss­er piéger par son ego. En Islam, mais sûre­ment aus­si dans le catholi­cisme, Satan a été chas­sé de la présence de Dieu à cause de son orgueil. N’est-ce pas pour Satan, la meilleure des vengeances que de faire tomber les fils d’Adam, que Dieu a hon­oré, en les faisant tomber là où il a lui-même fauté ?

Peut-être comme moi, nous sommes, Mr. Gave, plus près de la fin de notre vie que du début. Il se peut que nous con­nais­sions un peu mieux que nos jeunes ounos descen­dants les pas­sions qui peu­vent agiter le cœur des hommes et leurs con­séquences par­fois désas­treuses. Qui voudrait d’un monde en guerre ? Qui, de sain d’esprit, pour­rait souhaiter la souf­france pour ses proches ou ses conci­toyens ? Pour­tant, nom­breux sont ceux qui souf­flent sur les brais­es. Prob­a­ble­ment un peu plus aujourd’hui qu’hier. Ne devri­ons-nous pas nous employ­er à y vers­er de l’eau ou les recou­vrir de terre ?

Con­traire­ment à la croy­ance occi­den­tale apparem­ment répan­due, l’Islam n’est pas une reli­gion prosé­lyte. Notre tra­di­tion (les hadiths) nous appren­nent, en sub­stance, que c’est Dieu qui ouvre et qui ferme les cœurs. Et Dieu sait mieux que nous ce qu’Il fait, n’est-ce pas ? En même temps, je peux com­pren­dre qu’une per­son­ne qui se définit comme musul­man, au même titre qu’un chré­tien (ou toute autre per­son­ne avec sen­si­bil­ité religieuse dif­férente) se sente fier d’appartenir à sa com­mu­nauté de croy­ant. Ne com­met­tons pas l’erreur de con­fon­dre prosé­lytisme et bien-être dans sa foi ou dans sa com­mu­nauté spir­ituelle. Et si, ci et là, nous pou­vons trou­ver quelques per­son­nes faisant preuve d’un prosé­lytisme avéré, ayons la sagesse d’y voir un indice d’ignorance dans le chef de celui qui se com­porte ain­si. Arrê­tons aus­si, de part et d’autre de la mince fron­tière qui sépare nos deux reli­gions, d’asséner des con­tre-vérités, ou de généralis­er des choses dont nous pou­vons par­fois être témoins et qui ne sont que le fruit de com­porte­ments igno­rants. J’entendais dernière­ment Mr. François Asse­lin­eau, dont les analy­ses et l’éventail des con­nais­sances imposent, je pense, l’admiration et le respect, dire que le burki­ni était même com­bat­tu et inter­dit au Maroc. Je vis au Maroc main­tenant depuis plus de quinze ans, et j’habite dans un quarti­er aisé en périphérie de la cap­i­tale, tout à côté de plages très prisées par la pop­u­la­tion rabatie. Donc, on ne peut sup­pos­er que j’observerais les choses d’un obscur coin peu touché par une cer­tain niveau d’éducation, d’instruction ou de civil­i­sa­tion. Je peux attester qu’il n’y a à ma con­nais­sance, au Maroc, même au niveau des autorités, et encore moins au niveau de la pop­u­la­tion, aucun prob­lème avec le burki­ni. En fait, cha­cun se baigne comme il veut. Sur les plages, on trou­ve de tout : quelques femmes en burki­ni, une majorité de femmes qui se baig­nent « habil­lées » (robe, pan­talon, blouse longue, djella­ba…) et quelques femmes, sou­vent des occi­den­tales ou des enfants d’expatriés ayant gran­di à l’étranger, en biki­ni. Ce dernier point, s’il est par­faite­ment toléré, me désole. Non pas parce que je serais « choqué » à la vue d’un biki­ni. Je suis un Occi­den­tal, et qui plus est, un enfant des années soix­ante. C’est donc peu prob­a­ble. Sim­ple­ment, c’est le manque de respect affiché par ces occi­den­tales à l’encontre des sen­ti­ments cul­turels locaux forte­ment empreints de pudeur. J’ai ten­dance à voir dans ce choix ves­ti­men­taire bal­néaire un deux poids, deux mesures qui pour­rait être vécu comme intolérable. Mais la pop­u­la­tion autochtone locale est, à cer­tains égards, trop bien éduquée. Elle préfér­era se con­tenter de détourn­er le regard que de for­muler une remar­que désoblig­eante à quelqu’un qu’elle con­sid­ère comme étant son « invité » au Maroc. Cul­turelle­ment, les règles de l’hospitalité sont très fortes. Lorsqu’on est, comme vous sem­blez l’être, un obser­va­teur sagace de nos sociétés, nous ne pou­vons que con­stater l’acharnement à vouloir faire respecter ce que les Français dits « de souche » con­sid­èrent être leur mode de vie, ain­si que ce qui leur paraît être la juste expres­sion des valeurs qu’ils pensent être les leurs. Il y a même, en la matière, un prosé­lytisme que je m’explique mal. Pour s’en con­va­in­cre, il suf­fit de se référ­er à l’acharnement, sou­vent très médi­a­tique, autour du hijab. Pourquoi refuser à d’autres peu­ples dans leur pro­pre pays les droits qu’on con­sid­ère, peut-être mal à pro­pos, avoir chez soi ? D’ailleurs, puisque nous abor­dons la ques­tion des valeurs, il serait prob­a­ble­ment faux de penser que les musul­mans ont des valeurs dif­férentes. Pour aller plus loin dans la général­i­sa­tion, j’ai ten­dance à penser que tous les peu­ples de la Terre parta­gent, nom­mé­ment, les mêmes valeurs. Ce qui nous dif­fère, ce ne sont pas nos valeurs, mais l’expression de ces valeurs dans un con­texte don­né peu­vent pren­dre. En fait, nous ne nous sommes jamais assis ensem­ble pour définir quelle expres­sion nous pour­rions choisir col­lec­tive­ment pour faire vivre et partager nos valeurs au quo­ti­di­en dans les dif­férents con­textes aux­quels nous sommes exposés. À titre d’exemple, je pense que nous pou­vons nous enten­dre sur le fait que cha­cun d’entre nous pour­rait souhaiter don­ner et recevoir du respect. Si votre façon à vous d’exprimer le respect est de me dire Mon­sieur à toutes les phras­es et que la mienne est de vous sourire, j’aurai beau sourire, vous n’y ver­rez pas une mar­que de respect, tout comme vos « Mon­sieur » inces­sants ne seront pas perçus par moi comme l’expression de votre respect à mon encon­tre. Et c’est là le drame. Cha­cun d’entre nous cherche à témoign­er du respect à l’autre, et cha­cun finit pour­tant par se voir cri­ti­quer son manque de respect. Par con­tre, si nous nous asseyons et que nous définis­sons ensem­ble que ce qui nous servi­ra de mar­que de respect dans nos ren­con­tres, c’est le fait de se vou­voy­er, cha­cun pour­ra effi­cace­ment mon­tr­er du respect à l’autre en le vou­voy­ant, et cha­cun percevra dans ce vou­voye­ment l’expression du respect qui lui est offert. Donc, au final, la ques­tion est plus de savoir quelle serait la juste expres­sion du respect lorsque je suis sur les trot­toirs de Paris, quelle serait la juste expres­sion du respect lorsque je suis dans la file à la Poste, et celle lorsque je m’adresse au polici­er, ou encore lorsque j’interagis avec mon con­joint…

Peut-être pour­rait-on penser que je m’égare et que je m’éloigne des pro­pos tenus par Mr. Oukacha. Selon moi, pas telle­ment, car der­rière ses pro­pos, sous forme de pré­sup­posés, il y a ces ques­tions ou ces sit­u­a­tions, et surtout, il y a ce qui me sem­ble être une grande con­fu­sion entre l’Islam (la reli­gion) et le mode de vie des per­son­nes qui s’identifient comme musul­manes sur le sol français.

Dans le Coran, Dieu (puisque telle est ma croy­ance) nous dit en sub­stance qu’Il nous a créé en peu­ples et en idiomes dif­férents pour que nous appre­nions à nous con­naître. Selon le plan divin en tout cas, cela pour­rait vouloir dire que la sit­u­a­tion qui devrait être con­sid­érée comme « nor­male » sur Terre est celle de la mix­ité religieuse, et que nous devri­ons avoir pour objec­tif d’apprendre à vivre en paix. D’ailleurs, c’est ce qui pré­valait dans beau­coup de coins du monde à tra­vers les siè­cles. Même sur ma terre d’adoption, chré­tiens, juifs et musul­mans vivent en har­monie, sans aucune ani­croche. Longtemps (et peut-être est-ce encore le cas aujourd’hui) l’un des plus proches con­seillers de Sa Majesté le Roi fut un juif bien con­nu et appré­cié dont la fille, si je ne m’abuse, fut Min­istre en France. Com­ment un pays comme le Maroc, qui est par­fois vu par vos conci­toyens comme un pays tra­di­tion­al­iste, rétro­grade, peu évolué, peu civil­isé, est-il capa­ble de réalis­er ce que le pays qui se définit comme étant celui des Lumières ne parvient pas à faire ?

Vous pour­rez m’opposer fort à pro­pos que l’intolérance a aus­si existé de par le monde. Et vous avez rai­son. N’est-ce pas là la preuve que nous avons le choix ? Il m’arrive d’enseigner à l’Université. Et au cœur de mon enseigne­ment se trou­ve un « trip­tyque » immuable. Pour moi, si mes étu­di­ants ter­mi­nent mon cours en n’ayant inté­gré que ce trip­tyque, alors j’ai le sen­ti­ment d’avoir eu la chance de réus­sir ma mis­sion. Avec votre per­mis­sion, voici ce que je pense impor­tant que mes étu­di­ants intè­grent pour avoir la chance de con­duire leur vie en respon­s­abil­ité : « Nos choix ont des con­séquences. Nous pou­vons pos­er tous les choix que nous voulons. Nous ne pou­vons pas échap­per à la con­séquence de nos choix. » C’est vrai indi­vidu­elle­ment et c’est vrai col­lec­tive­ment. Dans toute chose, nous avons une part de respon­s­abil­ité. Par exem­ple, ce n’est pas l’autre qui m’a fait pleur­er. C’est moi qui ai, au pré­texte de ce que l’autre a fait, choisi de pleur­er. C’est peut-être le fruit d’un proces­sus très incon­scient, mais la bonne nou­velle, c’est que c’est en moi, et je peux faire quelque chose pour chang­er la sit­u­a­tion. Heureuse­ment d’ailleurs, sans quoi cela voudrait dire que les autres détiendraient le pou­voir de me faire souf­frir jusqu’à la tombe.

Évidem­ment, pour vivre en paix, il faut être deux. Il faut que l’autre le veuille aus­si. C’est vrai. En même temps, qu’avons fait pour qu’il puisse le vouloir et nous accorder la même chose ? N’est-ce pas oubli­er un peu vite ce que nous apprend la sci­ence de notre besoin de réciproc­ité ? La sci­ence ne nous apprend-elle pas nous avons en nous des struc­tures biologiques — les neu­rones miroirs — qui nous y invite ?

Nous avons le choix de la qual­ité du monde dans lequel nous pour­rions vivre. Nous ne pou­vons pas choisir si untel vivra ici ou sera ren­voyé là-bas. Il y aura tou­jours des gens dif­férents. Je ne crois pas me rap­pel­er dans l’Histoire que le monde était à ce point fer­mé, gardé par des fron­tières infran­chiss­ables. Certes, les ter­ri­toires étaient admin­istrés et pou­vaient être rat­tachés à un suzerain. N’est-ce pas oubli­er un peu vite que, du temps des Rois de France, toute per­son­ne, quelle que soit sa reli­gion, sa race ou son orig­ine, était sous la pro­tec­tion du Roi de France en Terre de France ? Nos éru­dits du passé ne par­taient-ils pas en voy­age aisé­ment pour aller chercher la sci­ence là où elle était. Je ne dis pas que ces voy­ages étaient sans risque. En même temps, je ne crois pas me sou­venir de mes cours d’Histoire qu’il y avait de telles bar­rières à la libre cir­cu­la­tion des hommes sur ce que je con­sid­ère être la Terre de Dieu. J’observe aus­si que ces derniers temps, les hommes, au nom des principes économiques que vous sem­blez défendre (et qui peu­vent avoir du bon, je le recon­nais), se sont appro­prié la Terre jusqu’à ce que je pour­rais con­sid­ér­er être les bien inal­ién­ables de l’humanité, dépos­sé­dant par là-même des mil­lions, voire des mil­liards d’humains, d’un bout de terre sur laque­lle se loger et de laque­lle se nour­rir. Peut-être qu’en toute chose, l’excès nuit.

En con­clu­sion à cette longue mis­sive, con­va­in­cu que je m’adresse à des per­son­nes qui ont à cœur de faire de demain un monde meilleur, que pou­vons-nous faire, cha­cun de notre côté, pour avoir une chance de voir s’ériger un jour ce monde que nous appelons peut-être tous de nos vœux ? Il est prob­a­ble que la pre­mière ques­tion à laque­lle nous ayons, col­lec­tive­ment, à répon­dre, c’est de savoir dans quel monde nous aime­ri­ons vivre ? Un monde inclusif ou un monde exclusif ? Un monde dans lequel l’autre est mon frère en human­ité ou un monde dans lequel je me défi­nis en fonc­tion de mes dif­férences ? Les humains n’étant prob­a­ble­ment pas suff­isam­ment sages, il se peut qu’ils aient besoin de retourn­er vers leurs textes sacrés pour y puis­er le meilleur, pour retrou­ver les ter­mes des choix qu’ils ont col­lec­tive­ment à pos­er et y recevoir les élé­ments de sagess­es pou­vant les aider à pos­er les choix les plus oppor­tuns. Je vous l’accorde, par principe, on ne dis­cute pas avec Dieu. Et pré­cisé­ment est-ce là que réside le béné­fice de tous revenir vers un référen­tiel sur lequel il n’y a pas (ou peu de) dis­cus­sion pos­si­ble. Car, il pour­rait s’avérer très com­pliqué de con­cili­er huit mil­liards d’aspirations dif­férentes. Un des béné­fices de la reli­gion est de nous don­ner un socle com­mun à par­tir duquel con­stru­ire ensem­ble et en cohérence, en évi­tant de devoir débat­tre de ce qu’il y aurait à faire et de com­ment le faire. Pour cela, il nous faudrait nous con­cen­tr­er sur la masse de choses qui nous rassem­ble plutôt que sur les quelques points qui nous divisent.

Je crains que le monde ne soit à la croisée des chemins. Les déci­sions que nous pren­drons col­lec­tive­ment risquent d’être lour­des de con­séquences. Et nous ne pour­rons échap­per à notre part de respon­s­abil­ité dans ce qui arrivera, que l’issue s’avère heureuse ou moins heureuse.

Je pense qu’il est encore pos­si­ble de choisir, cha­cun à son niveau, de vivre en paix dans la dif­férence (et non l’indifférence). Lorsque j’étais enfant, en Bel­gique, nos pro­fesseurs nous appre­naient la tolérance en affir­mant haut et fort que « notre lib­erté s’arrête là où com­mence celle de l’autre ».

Ne pour­rions-nous con­clure que c’est la Terre de Dieu. Que c’est Lui qui la gère (affir­ma­tion qui ne nous dédouane pas de notre part de tra­vail), et qu’il n’y aura jamais que ce que Lui a voulu ? La seule chose qui fera la dif­férence entre un sen­ti­ment de bon­heur et de pléni­tude, ou un sen­ti­ment de mal­heur et de vacuité, n’est-elle pas la manière dont cha­cun choisira de vivre les choses et de se com­porter ?

Je vous souhaite tout le bon­heur du monde. Puis­sions-nous tous vivre plus en con­science et être inspirés et guidés dans nos com­porte­ments et nos choix.

Ami­cale­ment,
Philippe Beau­jean.

  • 1
    On ne par­le jamais non plus de façon dont la Bible canon­ique a été assem­blée ni du pourquoi des écrits inter-tes­ta­men­taires ou des écrits dits apoc­ryphes, comme les évangiles dits de Marie-Madeleine, Judas, Barn­abé, pour ne citer peut-être que les plus con­nus, mais aus­si dif­férents Actes, Let­tres, Épîtres ou Apoc­a­lypses…
  • 2
    Celui qui con­duit la prière. En Islam, il ne s’agit pas d’un « ecclési­as­tique ». Ce peut être le plus éru­dit de l’assistance présente. Il n’y a pas de « clergé » en Islam, même s’il faut recon­naître que des pays musul­mans ont ten­dance aujourd’hui à organ­is­er le culte et à for­mer cor­recte­ment des imams qu’ils payent.
  • 3
    Théolo­giens musul­mans. Au sin­guli­er : « ‘alim ».
  • 4
    « Coran » sig­nifi­ant le « Rap­pel » en arabe