Aujourd’hui, je reçois un email m’enjoignant de payer des assurances que j’avais demandé de résilier.
Au prétexte que le préavis n’a pas été respecté, il m’est enjoint, six mois plus tard, de payer le montant des contrats. Juridiquement, c’est évidemment blindé. Donc, je devrai me soumettre. Ce qu’ils me réclament leur permettra peut-être de payer le salaire d’un de leurs gardiens, à moins que cela ne leur serve à payer la traversée à Charon le jour venu.
Malgré tout, je me suis permis (ô sacrilège !) de répondre à l’email reçu. Je pense qu’il exprime bien mon état du moment et ma pensée.
Voici tout d’abord le courrier complet en question :
Bonjour,
Nous vous informons que ces contrats sont à tacite reconduction, et qu’ils nécessitent un préavis de 60 jours avant la date d’échéance annuelle pour être résiliés conformément aux conditions générales.
À ce jour, ce délai n’a pas été respecté, et la résiliation ne pourra donc être effective qu’à la prochaine échéance annuelle, sous réserve du respect du préavis. La prime reste donc due pour la période en cours.
Nous restons à votre disposition pour toute question complémentaire.
Cordialement,
Et voici ma réponse :
Bonjour,
J’observe tout d’abord que je reçois un courrier anonyme. Je n’ai même pas le droit de savoir qui s’adresse à moi, ce qui rend votre courrier encore plus froid, mécanique et impersonnel. Cessons donc de prétendre que le client vous intéresse. Ce n’est pas lui qui est au centre de vos préoccupations, mais son portefeuille.
Par ailleurs, si je comprends bien, si j’avais dû avoir un accident au cours de ce premier semestre, votre compagnie ne m’aurait pas dédommagé au prétexte que les primes n’étaient pas payées, n’est-ce pas ? Ce qui, ma foi, peut se comprendre.
Par contre, vous me réclamez toute la prime, alors que vous avez suspendu vos prestations faute de paiement. Bref, vous me demandez 100% de ce que vous devrais, et, en contrepartie, vous m’accordez 50% de vos prestations, c’est-à-dire le solde de l’année, si je vous paie maintenant.
Je ne sais pas dans votre langage, mais dans le mien, j’ai envie d’appeler cela une « extorsion juridiquement organisée ».
Donc, lorsque j’aurai de l’argent, je vous laisserai m’extorquer légalement. En contrepartie, vous voudrez bien m’envoyer, dès à présent, la confirmation écrite de la résiliation de mes deux contrats dès la prochaine échéance, en espérant qu’un préavis de six mois n’est pas trop long pour vous.
Salutations.
Philippe Beaujean.
Vous remarquerez tout de même que, bien que j’aie déjà clairement exprimé mon désir de résilier mes contrats dans mon courrier d’origine, l’assurance fait la sourde oreille en me précisant qu’ils ne seront résiliés que si j’en fais la demande au moins 60 jours avant l’échéance. 360 jours, cela ne compte donc pas. Évidemment, si j’oublie, c’est le jackpot pour eux. Comment faut-il dire à son assureur qu’on résilie ses contrats ?